Les 2èmes rencontres des Grandes cultures bio organisées le 22 janvier dernier à Paris par Arvalis, l’ITAB et Terre Inovia ont démarré sur l’évolution de la production et du marché en France.

 

Fin 2017, avec plus de 390 000 ha engagés en agriculture biologique dont 36 % encore en conversion, la filière grandes cultures entend répondre progressivement aux besoins d’un marché en pleine expansion.

 

Suite à la campagne 2016-2017 marquée par une chute des rendements, la campagne 2017-2018 se distingue par une reprise globale des rendements qui s’ajoutent à l’arrivée d’importants volumes en 2ème année de conversion (C2) issus des engagements de l’année 2015. Ce sont plus de 400 000 t de céréales et plus de 100 000 t d’oléoprotéagineux qui ont été collectés sur l’ensemble de cette campagne dont 27 % de grains en C2.

 

Dans le même temps, en lien avec un marché très demandeur, les utilisations en première transformation par les fabricants d’aliments du bétail et les meuniers continuent leur progression à deux chiffres (respectivement +15 % et + 18 % par rapport à la campagne précédente).

 

Environ 40 % des volumes collectés sont destinés à l’alimentation humaine et 60 % à l’alimentation animale et plus particulièrement à destination des élevages de poules pondeuses et de poulets de chair.

 

Les premières tendances 2018 montrent une reprise des engagements de nouvelles fermes en grandes cultures biologiques dans l’ensemble des régions de France et qui correspondraient à une nouvelle augmentation des surfaces de l’ordre de 20 %.

 

Les céréales représentent près de 80 % des volumes de grandes cultures collectées avec en tête le blé tendre (36 % des volumes de céréales collectées), suivi du maïs (25 %), du triticale (15 %) et de l’orge (9 %). Malgré la progression des surfaces, les importations de graines de céréales, bien qu’en baisse, restent encore nécessaires. Elles ont représenté 17 % des volumes utilisés en 2017-2018 (33 % des volumes utilisés en blé tendre). De plus, le manque de disponibilité en matières premières riches en protéines sur le territoire français contraint les fabricants d’aliments à importer des graines ou des tourteaux d’oléagineux. L’offre peut donc encore être augmentée sur le territoire français pour répondre à la demande du marché, tout en ayant conscience des contraintes économiques propres à chacun des maillons de la filière.

 

Selon le groupe « Bio grandes cultures » des interprofessions Intercéréales-Terre Univia, doubler les surfaces en grandes cultures bio d’ici 2022 reste un objectif (plan de transformation des filières – EGA). Parmi les autres objectifs figurent notamment l’autosuffisance en blé meunier et la réduction des importations en tourteaux encore trop importantes.

 

Cette évolution de la production des grandes cultures nécessite d’investir au niveau des capacités de stockage et de transformation et d’anticiper l’arrivée de nouveaux volumes sur les marchés. La mise en place d’un observatoire européen des cultures bio a pour vocation de préserver l’équilibre des prix et de mieux structurer les échanges intra-communautaires. Toutefois, cet observatoire implique un travail de longue haleine, avec une harmonisation des chiffres et de collecte des données.

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