Le CNRS et plusieurs universités d’Europe ont établi un système agro-alimentaire bio qui permettrait de nourrir la population de l’Europe attendue d’ici 30 ans.
Schéma du scénario agro-écologique qui serait possible en 2050.
© Gilles Billen
3 leviers sont identifiés pour atteindre cet objectif :
- Modifier le régime alimentaire des humains. En 2013 la part des protéines animales dans l’alimentation humaine représente 55 %. Le scénario du CNRS envisage pour 2050 de diminuer à 30 % la consommation de protéines animales (viande, produits laitiers, œufs et poissons). Selon les chercheurs, cette réduction des protéines animales présente plusieurs avantages : écologiques, mais aussi de santé humaine (cancers, cardio-vasculaire).
- Généraliser les pratiques agroécologiques : rotation des cultures diversifiées, avec une plus large part destinée aux légumineuses.
- Rétablir les systèmes de polyculture-élevage. Jusque dans les années 50, l’agriculture était basée sur la complémentarité entre les cultures et l’élevage. La spécialisation des fermes apportée par les fertilisants minéraux et par la PAC (Politique agricole commune) a entrainé une rupture entre l’élevage et les cultures. Le rétablissement de la polyculture-élevage est une perspective des plus conséquentes dans le scénario des chercheurs : meilleure gestion des effluents d’élevage et forte baisse des engrais minéraux.
En conclusion, les chercheurs regrettent le décalage observé entre les positions de principe de l’Union Européenne et les applications concrètes dans les pays. Les chercheurs pointent du doigt le fait que les applications de la nouvelle PAC vont perpétuer les pratiques agricoles existantes. Un exemple : les aides à l’agriculture biologique vont baisser avec la nouvelle PAC.
Évolution depuis 50 ans des échanges extérieurs de l'Europe en matière de produits alimentaires
© Gilles Billen
Pour aller plus loin :
L'article du CNRS "Une agriculture biologique pour nourrir l’Europe en 2050" et lien vers l'étude (en anglais)
L'article de Natura Sciences "Nourrir l’Europe en “bio” d’ici 2050, c’est possible selon le CNRS" propose une analyse pertinente de l'étude
