Le seul opérateur public national rassemblant et représentant la filière bio est menacé par le Sénat. Les Interbios se mobilisent.
Communiqué de presse
A Orléans, le 21 janvier 2025
Non à la suppression de l’Agence Bio,
seul opérateur public national rassemblant et représentant la filière.
A moins d’un mois du prochain Salon de l’Agriculture, nous nous apprêtons à célébrer cette année les 40 ans du label officiel Agriculture Biologique (AB) et à lancer une campagne de communication de grande envergure pour (re)donner aux Français l'envie de consommer bio.
- 40 ans d’agriculture écologique au service de l’intérêt général, garantie par les pouvoirs publics
- 40 ans pour arriver à être la première surface bio cultivée en Europe, et le premier vignoble bio mondial.
- 20 ans que les professionnels du secteur assurent une gouvernance partagée et exemplaire, avec le Ministère de l'Agriculture et de la Transition écologique, du seul outil national qui assure son développement et de sa promotion : l'Agence Bio !
- Ces fermes représentent 16 % des agricultrices et agriculteurs bio françaises.
Et pourtant : à notre grande surprise et sans aucune concertation, vendredi soir un amendement a été adopté au Sénat pour supprimer l’interlocuteur privilégié de la filière : l’Agence Nationale pour la Promotion et le Développement de l’Agriculture Biologique, l’Agence BIO.
Contre l'avis de l'ensemble du secteur, allant des agriculteurs bio jusqu'aux distributeurs de produits bio, en passant par les coopératives, et les transformateurs, ces économies de bouts de chandelle dites « rationalisations » reviendraient à :
- mettre en danger la gestion du Fonds Avenir Bio qui aujourd’hui est un outil efficace et pertinent dans son soutien aux acteurs économiques sur le terrain,
- mettre fin au seul outil de promotion national des produits bio à un moment crucial où le secteur affiche ses premiers signes de reprise,
- mettre fin au pilotage et aux prévisions d'évolution de la filière à travers l'observatoire national de l'agriculture biologique qui assure le suivi des certification des producteurs et opérateurs de la filière,
- mettre fin à la promotion des outils nous permettant d'atteindre les 20% de produits bio en restauration collective,
- et mettre fin au seul lieu d'expression et de concertation national de l'ensemble de la filière en décapitant sa gouvernance qui permet aujourd’hui une harmonisation des actions de la filière et une meilleure efficacité et optimisation des moyens.
L’Agence Bio a justement pour mission d’informer le citoyen français pour qu’ « il vote avec son porte-monnaie » et consomme du bio. Pour générer des débouchés pour les filières bio françaises qu’elle finance (plus de 120 millions et 350 infrastructures produisant du bio made in France partout sur le territoire). Pour éditer les chiffres du secteur. La campagne #BioReflexe a été un succès où toutes les parties prenantes ont été engagées grâce à l’Agence Bio et son rôle fédérateur. Faire du collectif permet de faire des économies dans les filières et sur les territoires.
L’Agence est une agence nationale connectée aux acteurs de terrains gage d’efficacité et son contrat d’objectif et de performance signé à nouveau par le ministre de l’agriculture en février 2024 en est la preuve. La Cour des comptes a d’ailleurs salué l’intérêt de l’Agence, recommandant de lui donner plus de moyens.
A quelques semaines du Salon de l’Agriculture où sera lancée la nouvelle campagne collective autour du bio, d’une ampleur inédite : quel signal veut-on donner en stoppant la possibilité de parler de la bio à grande échelle ?
Suppression de l’Agence bio : mais quelle idée ?
Comment peut-on valider la suppression de l’Agence Bio ? C’est la question que tous les responsables des filières bio dans les territoires se posent depuis hier matin.
Alors que le secteur traverse une crise difficile, c’est un signal négatif envoyé à ces femmes et ces hommes qui font le choix de l’exigence en produisant, transformant, distribuant des produits bio. L’Agence Bio est le seul lieu d’expression et de concertation national de l’ensemble des professionnels de la filière : elle a réussi à fédérer, permettant aujourd’hui une harmonisation des actions pour une meilleure efficacité et optimisation des moyens.
L’Agence Bio donne une identité et une visibilité nationale propre à l’ensemble de la bio. Sans elle, la bio serait la seule filière de production française qui n’aurait plus de structure nationale représentative.
L’Agence Bio, en ouvrant sa gouvernance à nos représentants régionaux nous permet de participer à l’élaboration d’outils nécessaires pour les acteurs locaux, qu’ils soient agriculteurs, transformateurs, coopératives, distributeurs ou collectivités :
- Le Fonds avenir bio qui finance la croissance et structuration du bio dans les territoires
- L’Observatoire et ses données indispensables pour le suivi et le pilotage des filières
- L’accompagnement concerté des collectivités pour atteindre les objectifs de 20 % de bio dans la restauration collective
- La campagne de communication #BioRéflexe qui a été déclinée dans chacune de nos régions avec succès.
A quelques semaines du Salon de l’Agriculture où sera lancée la nouvelle campagne collective autour du bio, d’une ampleur inédite, les acteurs que nous représentons ne comprendraient pas que le gouvernement et les élus suppriment cette agence qui a fait ses preuves. À l'heure où la transition écologique et la souveraineté alimentaire s'imposent, supprimer l'Agence Bio, c'est priver toute une filière et ses acteurs d'un levier essentiel pour le développement de l’agriculture biologique.
Les Interbios : le maillon régional indispensable
Les Interbios développent des programmes d’accompagnement des porteurs de projets, d’introduction de produits biologiques dans la restauration collective, des campagnes de communication grand public, des rencontres BtoB, des salons, réalisent des notes de conjonctures (observatoire Aval en partenariat avec l’Agence Bio)... Au service de leurs adhérents issus de toute la chaîne de valeur de la filière bio, les Interbios régionales mettent en réseau les acteurs économiques et territoriaux pour répondre aux besoins d’accompagnement et aux enjeux de politique publique. Les Interbios représentent la filière bio auprès de différentes instances régionales et nationales : Commissions interprofessionnelles, Agence Bio, IFOAM, ITAB… Le Programme Ambition Bio 2027 national identifie les Interbios dans les partenaires impliqués sur plusieurs axes. Dans « l’Action 3 – Connaître et valoriser la place de la bio dans les territoires », il est suggéré de « favoriser l’émergence d’Interbios dans les régions qui n’en disposent pas ».
Contact :
Thomas PRIGENT, directeur de Bio Centre – 06.26.25.40.35
Justine POURADIER, responsable de communication Bio Centre – 06.80.70.88.33
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