Retrouvez les résumés des conférences et des temps forts et accédez aux fiches techniques des fermes pilotes.
C’était mardi 5 octobre à Férolles (45) !
Près de 140 personnes se sont retrouvées à Ferolles – en salle le matin puis à la ferme « Aux légumes Célestes » chez Gérald Céleste et Romain Jerger, l’après-midi – pour participer aux différents ateliers de la journée du Grand Rendez-Vous des fermes pilotes 2021. Un large public, orienté cultures maraichères, installé en Centre-Val de Loire ou limitrophe, en activité ou en préparation d’un projet, ainsi que plusieurs dizaines d’étudiants en BPREA.
Pourquoi organiser une journée dédiée aux expérimentations menées en maraichage ?
Pour échanger, apprendre et partager les références techniques et économiques qui ont été capitalisées, le Réseau Bio Centre-Val de Loire a choisi d’organiser une journée dédiée dans l’objectif de toucher le plus grand nombre d’acteurs concernés.
Depuis 6 ans, Bio Centre collabore et accompagne 8 fermes maraichères choisies pour leur caractère innovant, leur volonté d'expérimenter et de transmettre de nouvelles techniques de production.
Cette action est financée dans le cadre du CAP Filière Légumes, par le Conseil régional et les fonds européens du FEADER.
Les fermes pilotes du Réseau Bio Centre-Val de Loire
Les fermes pilotes ont été choisies pour représenter la diversité des systèmes en maraîchage biologique diversifié de notre région. Les chiffres clefs et les références technico-économiques de chaque ferme ont été diffusés via des fermoscopies.
Retrouvez-les sur notre page Les fermes pilotes en maraîchage bio
Les thématiques techniques et commerciales ont été abordées sous forme de conférences, en salle, et les démonstrations de matériel innovant ont eu lieu à la ferme.
Le programme de la journée
Le matin
Cycle de conférences
- ↓ Vendre à l'étal sur un marché de plein vent (Stéphane Leblanc, L’Orée de la Brenne et Gérald Céleste, Aux légumes Céleste)
- ↓ Optimiser ses couverts végétaux (Patrick Maillet, Les jardins d’Anthémis et Alexandre de le Crompe)
- ↓ Commercialiser ses légumes intégralement en AMAP (Mathieu Lersteau, Coopérative paysanne de Belêtre)
- ↓ Limitation du travail du sol et gestion des bâches (Alexandre de la Crompe et Aurélien Moreau, Baule bio)
Cette séquence vise à permettre à un producteur, d'être épauler par ses pairs pour répondre à une problématique rencontrée sur sa ferme.
L'après-midi
Cycle de conférences (suite)
- ↓ Lutte bio et aménagements, retour sur les diagnostics biodiversité et pratiques agricoles (Aurélien Moreau, Baule bio et Betty Verneau, conseillère biodiversité de Bio Centre)
- ↓ Travailler en traction animale (Marianne Hémon, Luguette bio)
Sur le terrain
Visite de la Ferme
« Aux Légumes Célestes » et présentations du nouveau matériel suite à son agrandissement.
- ↓ Travailler avec un micro-tracteur (Guillaume Sampé, De la fourche à la fourchette, Châlette sur Loing, 45)
- ↓ Travail en planches permanentes et matériel autoconstruit (Estelle Porcher, Coopérative paysanne de Belêtre)
- ↓ Comparaison d'itinéraires techniques en production de mesclun (Stéphane Leblanc, L’Orée de la Brenne)
- ↓ Démonstration de désherbage mécanique (Gérald Céleste, Aux légumes Céleste)
Ce qu’il faut retenir de la journée
Les témoignages et partages d’expérience lors des 6 conférences
Optimiser ses couverts végétaux
Alexandre de la Crompe a développé les couverts végétaux sur sa ferme avec pour objectif d’améliorer la structure du sol et stimuler la vie du sol. Il a présenté ses outils de semis, mélanges, dosages et méthodes de destruction. Patrick Maillet a complété le sujet avec la présentation de ses pratiques pour augmenter la fertilité de son sol et notamment son utilisation du sorgho sous serre.
Limitation du travail du sol et gestion des bâches
Aurélien Moreau a présenté son utilisation des toiles tissées et leur installation sur la ferme. Il bâche toutes ses cultures sauf des semis direct, poireaux, pomme de terre et betteraves. Afin d’optimiser l’utilisation de ce paillage, il met en place des successions de 3 cultures sans travail du sol ni reprise des bâches. Le mot clef est l’anticipation des rotations sur les planches pour bien gérer les densités de chaque culture qui permettent cette pratique.
Alexandre de la Crompe travaille en planches permanentes sous serre depuis son installation pour éviter d’avoir à gérer les tassements générés par les passages de roues. Il est passé en non travail du sol il y a 7 ans et a présenté son organisation et ses techniques de plantation spécifiques.
Commercialisation sur un marché de plein vent
Commercialisation intégralement en AMAP
Les deux conférences sur la commercialisation ont permis de faire un point sur deux systèmes de commercialisation en vente directe, classiques des fermes maraîchères bio diversifiées. Les points d’attention, les gammes de légumes et l’organisation pour chaque système ont été partagés.
Travailler en traction animale
Malgré le temps de travail et l’organisation supplémentaires que demande le fonctionnement en traction animale, les adeptes en sont convaincus. Cette pratique est avant tout une histoire de passion et une autre façon d’envisager son travail.
Lutte bio et aménagements, retour sur les diagnostics biodiversité et pratiques agricoles
Aurélien Moreau a présenté sa stratégie préventive de lutte biologique sur aubergines, basée sur l’anticipation et les aménagements pour favoriser les auxiliaires contre pucerons et acariens. Betty Verneau a pu compléter le panel d’aménagements favorables à la biodiversité sur des fermes maraîchères avec le retour des diagnostics qu’elle a réalisé sur une quarantaine de fermes en région. Le volet biodiversité d’HVE a également été mesuré sur ces exploitations. L’ensemble des 45 fermes biologiques déjà diagnostiquées valident de loin ces critères !
Un accélérateur de projets pour partager sa problématique en mode collectif
Trois groupes « accélérateur » ont été mis en place, les thématiques abordées étaient : « Les conseils pour mieux concilier maraîchage et temps personnel », « J’ai une augmentation d’activité, demain je salarie ou je m’associe ? » et « Les points de vigilances pour pérenniser son association sur le long terme ».
L’objectif de l’accélérateur est de proposer une réflexion de groupe, sur un temps court, qui sert autant à l’exposant qu’aux participants. Cette méthode, qui a fait l’unanimité, sera reprise dans les actions d’accompagnement collectif.
Les démonstrations de matériel
Guillaume Sampé et Hyacinthe Cochelin-Sampé ont choisi d’organiser leur ferme autour de l’utilisation d’un microtracteur pour des questions d’ergonomie. Les avantages qu’ils y trouvent :
- Adaptation à des planches d’une largeur plus faible qu’à l’accoutumée (80 cm), faciles à enjambées
- Possibilité de passer sous serre sans problème ou sans avoir à se baisser
- Possibilité d’avoir des outils peu larges (1 m), plus faciles à déplacer et atteler
- Ils ont choisi la marque en fonction de la proximité d’un concessionnaire (ils ont une ferme urbaine, en ville et des difficultés à trouver des concessionnaires agricoles).
Travailler en planches permanentes et matériel auto construit
Dès son installation, la coopérative paysanne de Belêtre a fait le choix d’utiliser un maximum de matériels auto-construits pour être plus autonomes notamment pour les réparations. La construction de l’agrozouk fait partie de cette démarche. Il s’agit d’un des premiers prototypes de l’agrozouk, lancés en 2016 par l’Atelier Paysan. L’agrozouk est une alternative permettant de minimiser l’usage du tracteur sans augmenter pour autant le travail manuel. Sa construction a été réalisée lors d’un stage d’une semaine à l’Atelier Paysan. L’agrozouk fonctionne avec un pédalier et des batteries électriques, utilisées principalement. Estelle Porcher a présenté les avantages et inconvénients de cet outil.
Comparaison d’itinéraires techniques en production de mesclun et petits matériels
Stéphane Leblanc est intervenu pour présenter son atelier mesclun sur la ferme de l’Orée de la Brenne où sont produits chaque semaine, d’octobre à mai, 30 à 35 kg de mesclun (ou mélange de jeunes pousses). Plus particulièrement, il a montré l’outil transplanteur Paper pot avec lequel il implante une partie des moutardes et salades à couper, ses avantages et inconvénients par rapport aux itinéraires techniques plus classiques (semis direct ou plantation sur paillage en mottes). Afin d’acquérir des chiffres technico-économiques de cette pratique, une expérimentation a été mise en œuvre avec Bio Centre sur la ferme. Les résultats chiffrés ont été discutés et seront bientôt disponibles en ligne sur notre page dédiée Expérimentation en maraîchage bio.
Désherbage mécanique et Cultitrack de Terrateck
En parallèle de l’agrandissement de la ferme (passage de 2 à 6 ha), Gérald Céleste et Romain Gerjet ont investi dans le porte-outil Cultitrack qui est utilisé en plein champs. Il a l’avantage de permettre un fonctionnement en autonomie (bonne visibilité par la position en relevage ventrale) et est très ergonomique. Gérald a présenté un itinéraire classique de désherbage mécanique avec l’ensemble des outils attelés.
Retrouvez l’ensemble des thématiques abordées dans les fiches techniques des fermes pilotes disponibles sur notre page dédiée Les fermes pilotes en maraîchage bio.
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Contactez Caroline Le Bris Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Indéniablement, l’intérêt pour l’organisation de journées thématiques en maraichage biologique s’est une nouvelle fois démontré. Pour rappel, en mars 2019, le Grand Festival du maraîchage bio organisé par le Réseau Bio Centre-Val de Loire avait réuni plus de 140 personnes durant 2 jours.
Le Grand RDV des Fermes Pilotes est un événement organisé par Bio Centre dans le cadre du CAP Filière Légumes et soutenu par le FEADER.